Un jardin écologique… c’est quoi?

La question est large et j'en aurais long à dire!

 

Succinctement, un jardin écologique est un jardin qui combat les changements climatiques, les inondations et les sécheresses, la pollution, conserve l'énergie et les ressources, emmagasine l'eau sous terre et supporte les écosystèmes... et ce à toutes les étapes du processus, de la conception à la réalisation jusqu'à l'utilisation!

Le Jardin le plus écologique qui soit, c'est celui dont on aura rien touché, rien coupé, rien déplacé. C'est celui pour lequel on aura aucune attente mais dont on sait de quoi il est capable. C'est celui qui est disponible pour la faune et la flore indigène, celui qu'on protège et qu'on partage. Il ne demande pas d'entretien, s'autorégule lui-même et nous enseigne la résilience et la subsistance par son existence même.

Le jardin le plus écologique qui soit ressemble à cela:

Mais la vie et la société étant ce qu'elles sont, en milieu urbain et périubain, on hérite souvent de quelque chose qui ressemble plus à des déserts de gazon et/ou d'asphalte autour de nos maison, de nos écoles, de nos institutions:

Le jardin ou le paysage écologique s'impose alors dans d'autres termes... La transition qu'il impose,

  • tient compte du soleil et des vents dominants, de l'ombrage des bâtiments l'été et des îlots de chaleur l'été;
  • prend avantage des effets bénéfiques du soleil l'hiver;
  • crée des écosystèmes et des éco-habitats;
  • réduit ou élimine les surface gazonnées;
  • utilise l'eau efficacement;
  • réduit les surfaces asphaltées ou bétonnées;
  • limite les distances de transport des équipes de travail, des matériaux;
  • privilégie l'achat de plantes indigènes;
  • privilégie les matériaux durables, naturels et de provenance locale;
  • protège le site avant, pendant et après la construction;
  • épargne le ciel étoilé;
  • minimise l'utilisation d'outils et de machineries électriques et-ou à combustion;
  • privilégie des méthodes d'irrigation les moins technologiques possibles!;
  • privilégie la biodiversité;
  • maximise la séquestration du carbone dans les sols et les végétaux;
  • minimise la perturbation et la compaction des sols;
  • supporte les pollinisateurs et la faune indigène;
  • contrôle les plantes envahissantes;
  • et supporte la récolte de fruits sauvages.

Le tout doit évidemment être fait en collaboration avec le client et les utilisateurs, avec une touche artistique, beaucoup de sensibilité, de curiosité et d'empathie!

 

Qu'en est-il des certifications?

 

LEED, BREAM, Passive House, Net zero, Well, Zéro Carbone et autres sont de plus en plus utilisées, outils incontournables et assurément pratiques, mais ils ne sont pas parfaits et ils suscitent des débats...

Mais que peut-on leur reprocher? Ne visent-elles pas une amélioration de la performance du cadre bâti? Ne permettent-elles pas de de mesurer l'atteinte des objectifs? Ne devrait-on pas les imposer? Ne permettent-elles pas aux gens de suivre la parade, même pour ceux qui ne s'y connaissent pas? Ne permettent-elles pas une prise de décision et de gouvernance responsable?

Evidemment! Rien n'est ni tout à fait blanc, ni tout à fait noir!

 

Elles ont les qualité de leurs défauts... et vis versa!

 

Plusieurs chercheurs , environnementalistes et praticiens soulignent les problématiques que ces certifications engendrent. D'abord, elles standardisent dans un monde où la courbe des connaissances  est exponentielle! Ensuite, elles focalisent sur certains aspects de la performance du cadre bâti alors que d'autres aspects pourraient être plus bénéfiques. De plus, elles sont souvent mal adaptées aux conditions locales, sociales et communautaires. Elles sont poussées et influencées par un lobby industriel, pour le meilleur et pour le "moins meilleur" disons! Enfin, conjuguer les standards devient parfois un casse-tête irréconciliable! Il faut alors admettre qu'elles deviennent un véritable frein aux meilleures pratiques environnementales. Panacée ou mal nécéssaire? Un peu des deux ma foi!

Bien sûr, il faut admettre qu'elles ont participé à l'effort collectif de sensibilisation et nourri la soif de compenser la culpabilité générée par le "développement durable" et le besoin de surpasser, de compétitionner...

Elles sont l'apanage des élites économiques et des grandes associations, peuvent servir d'outil de manipulation, contribuent à la surconsommation et reposent sur une grande confiance face aux technologies (les high tech).

 

Bref, à mon avis, elles sont l'essence du développement durable à une époque où nous devrions carburer à la décroissance conviviale!