Quand « Potager » rime avec « Rayonner »: Les 4 pilliers d’un potager rayonnant!

Je vote pour un changement de citation… On entende souvent : « En avril ne te découvre pas d’un fil… »Je propose :

 

« En avril, jardinier fébrile,

en Mai, jardinier enflammé reconnecte avec son potager,

en juin jardinier refait son teint! »

 

Je ne sais pas pour vous, mais moi je commence à souffrir du syndrome du manque de légumes frais!! Si vous êtes comme moi, la succession de tempêtes de neige, de verglas et de pluie, ça creuse l’appétit, ça donne des fourmis dans les jambes… Les skis sont remisés et  on rêve des récoltes qu’on se promet bien de faire cet été!

Vous ne m’en voudrez pas trop, j’espère, de vous mettre l’eau à la bouche alors que la terre est encore bien gelée!  Avril, c’est le moment idéal pour planifier un potager…

 

Plusieurs d’entre vous m’ont posé des questions techniques, en particulier sur le compagnonnage… Je prends un peu de recul avant de sauter sur ce sujet parce qu’à mon avis plusieurs aspects d’un potager gagnant (rayonnant!) sont à vérifier avant de se lancer dans le compagnonnage!

 

Ce sera donc un article (et une chronique) en 3 parties:

1-les 4 piliers du potager rayonnant,

2- Les théories qui éclairent et

3- Le compagnonnage, c’est brillant! 

 

Cet article fait suite à la chronique « paysages » de l’émission « On Jase avec Pélo » à la TV de Cogeco Estrie, diffusée les 7, 8 et 9 avril 2017 .

 

Commençons donc aves les 4 piliers du potager rayonnant!

1-Le sol:

le sol est vivant

Eh oui, le sol est vivant et au de-là de son Ph, de son humidité, de sa composition en nutriments et en minéraux, on y trouve beaucoup beaucoup d’êtres microscopiques, bactéries, champignons et autres (du moins l’espère-t-on). Le sol est vivant, il faut donc lui vouer tout le respect auquel il a droit et il faut le nourrir…! Comment fait-on cela?

La paix!

D’abord, une fois que votre potager est bien en place, il convient de le laisser en paix : c’est-à-dire d’éviter de le retourner, de le bêcher, de le labourer, de le piétiner et de le compacter… Primordial… Tous ces micro-organismes qui sont essentiels et qui vivent en harmonie et en symbiose avec les plantes que vous allez vouloir y faire pousser, eh bien ils ont besoin d’espace et d’eau…. Ce qu’un sol compacté ou retourné ne leur fourni pas.

BRF

Ensuite, bien sûr il faudra lui donner un peu d’amour (héhé!) en enlevant les mauvaises herbes et en lui ajoutant du paillis forestier qu’on appelle aussi du BRF (Bois Raméal Fragmenté) ou de la « rip » (en bon latin). Pourquoi celui-là plutôt que le paillis de cèdre? Parce qu’il contient plusieurs essences d’arbres (à prime abord, on privilégiera les feuillus aux conifères) et plusieurs dimensions de copeaux. Après avoir accompli sa job de barrière contre les mauvaises herbes, le BRF viendra donc se décomposer lentement et faire office d’engrais…

Tout ça, en conservant l’humidité dans le sol et en éliminant l’érosion des sols… C’est ti pas magique et rrrrrayonnant ça?? Et avec un peu de chance, vous l’aurez gratuitement ce BRF en communiquant avec le service à la clientèle d’Hydro-Sherbrooke, Hydro-Qc ou tout autre émondeur local. Pour ma part, vous me verrez à tout coup courir après le camion d’émondeurs quand je les vois passer dans ma rue!! Ben oui, c’est de l’or en barre, ce BRF!

 

Deux exceptions :

Les légumes fruits qui aiment les sols chauds (tomates, poivrons par exemple) auraient avantage à être dégagés du paillis car ils aiment la terre plus chaude… Le paillis retardent les chauds rayons de soleil de réchauffer la terre.

Le semis ne peuvent germer s’ils sont recouverts de paillis. Et on ne peut les semer directement sur le paillis non plus! Il faut donc tasser le paillis, semer, attendre que les plants soient bien formés et suffisamment grands pour replacer le paillis autour sans les abimer!

 

 

  1. Végétaux

Monoculture vs biodiversité

D’abord, votre potager n’est pas un champ agricole industriel. Et de toute façon, qu’on se le tienne pour dit : la monoculture n’a plus sa place en 2017. Il est temps de donner au potager la couleur de la créativité! À bat les rangs d’oignons, les carrés de tomates et les rangées de concombres! En mettant tout en ordre comme ça, vous facilitez la vie aux insectes ravageurs et aux maladies comme un touriste dans les rues de New York… Mélangez-moi tout ça, plantez-les en forme de cœur, alternez, mélanger, combinez, métissez, séparez… please!

Semences bio

Ensuite, est-ce que j’ai besoin de vous vanter les innombrables avantages de se procurer des variétés bio? Je ne dirai que deux choses : c’est bon pour votre santé et pour l’environnement!

Les variétés du patrimoine

Par contre, tous ne connaissent pas les variétés du patrimoine et encore moins les avantages qui se rattachent à ce type de semences… Alors voici mon petit laïus à ce propos :

Au fil du temps, les grandes entreprises ont délaissé certains légumes parce qu’ils ne répondaient pas à leurs critères économiques et industriels. Ces critères sont le transport (des milliers de km par camion, par avion et par bateau), l’uniformité (ex. il faut que 48 tomates entrent dans une boite de dimension standard, pas une de plus, pas une de moins), de conservation (entreposés en grandes quantité, les légumes murissent plus vite). Vous voyez le topo!

Mais vous, TPP (très petit producteur) vous allez rayonner (croyez-moi) de remplir vos paniers de tomates étranges et colorées, de poivrons de toutes les grosseurs, de citrouilles difformes… C’est comme un « kinder Surprise » du potager!… Ce faisant, vous découvrirez des variétés uniques, antiques et des goûts particuliers et authentiques tout en préservant un héritage légumier qui évidemment a tendance à réduire comme une peau de chagrin… oui c’est triste…

 

  1. Contexte :

  • Bien sûr, qui dit potager dit ensoleillement; Ils vont de paire ces deux-là! Les légumes ont besoin d’un minimum de 8 heures d’ensoleillement par jour, idéalement aucune ombre du tout… Et préférablement le soleil du matin plutôt que celui de l’après-midi… Mais à l’impossible nul n’est tenu : faites ce que vous pourrez avec le terrain que vous avez!!
  • Dans le meilleur des mondes, votre potager est tout près de la cuisine et d’une source d’eau facile à manipuler et/ou transporter… c’est de l’ergonomie 101… On est tous un peu paresseux (hum, hum!) et la facilité engendre un meilleur taux de succès de notre potager rayonnant!
  • Enfin, évitez la compétition racinaire des grands arbres, des arbustes et d’autres plantes envahissantes : ils iraient chercher tous les nutriments et vous laisseraient des légumes bien chétifs!

 

  1. Et l’amour dans tout ça?

Eh oui, l’amour… Comment fait-on cela, donner de l’amour à son potager? Eh bien ici l’imagination n’a pas de limite, en autant que ce soit doux et harmonieux! Ce pourrait être une petite œuvre d’art qui trône au centre du potager ou qui offre son support aux légumes grimpants (voir l’art végétal d’Isabelle Coiteux : https://www.facebook.com/Art-végétal-1709368909309819/?pnref=lhc ).

 

 

Pourquoi ne pas lui chanter de douces mélodies? Ou encore l’arroser de quelques rires d’enfants provenant du carré de sable juste à côté. Vous pourriez aussi l’abreuver des plus beaux poèmes de votre cru… Oui, l’intention et les paroles sont des fetilisants autant pour les gens que pour les plantes! Voir à ce propos les recherches incroyables du Dr Masaru Emoto : http://www.masaru-emoto.net/english/water-crystal.html)

 

 

Dans la prochaine chronique, j’aborderai les diverses théories qui accompagnent et titillent les jardinier du 21e siècle! Que choisir, qui croire, par où commencer qu’ont-elles en commun? Que choisir?

 

 

Et vous, votre projet de potager, il en est où?

Des questions? Des commentaires? N’hésitez pas à me contacter!