« Potager », ça rime avec « Rayonner »: Partie 2 : Les théories qui éclairent!

 

Cet article fait suite à la chronique paysages de l’émission « On jase avec Pélo » (TV cogeco Estrie) du 21, 22 et 23 avril 2017.

 

  1. Planches de culture, potager en carré
  2. Permaculture, Forêt nourricière et Jardin autofertile
  3. Hugelkulture
  4. Plate-bandes comestibles

 

De nos jours, le concept et la grandeur du potager que l’on veut construire dépendent bien plus de l’esthétique (oui, oui, arrêtons de prétendre le contraire : le beau nous attire!) et de la volonté de passer un moment ressourçant, de manger des légumes frais et d’inculquer ces valeurs à nos enfants!

 

Je vous conseille de prendre un moment et d’évaluer vos besoins en ces termes :

  • Quantité que l’on veut récolter (par semaine par exemple)
  • Les variétés de fruits et légumes que l’on désire essayer
  • Le temps qu’on est prêt à investir dans cette activité
  • L’aide réaliste que l’on pourrait obtenir des gens autour de nous, tout au long de la belle saison (enfants, amis, voisins, parents)
  • Ce qui est permis dans ma ville (Ben oui, à Sherbrooke, on a toujours pas le droit de planter un légume en façade…). Appelez le service d’urbanisme de votre municipalité…

 

 

  1. Planches de culture, potager en carrés ou le « square foot garden » des années 80 (de Mel Bartholomew )

Plusieurs jardiniers contemporains en ont fait leur procédé de choix, dont Loïc le Jardinier et Marilou de 3 fois par jour. C’est l’extension naturelle du potager typique de nos grands-parents!

 

Plusieurs avantages font de cette méthode qu’elle gagne en popularité. Elle peut être fort jolie, nécessite peu d’espace et les bacs peuvent être déposés directement sur presque n’importe quelle surface plane.

 

De plus, les bacs surélevés permettent d’importer un sol de meilleure qualité que celui auquel on a accès sur place (le cas échéant). En outre, pour une question d’ergonomie, on peut facilement créer des bacs plus hauts qui évitent d’avoir à se pencher autant! (On aime cet aspect « thérapeutique »!)

De plus, comme le bac est au dessus du niveau du sol, les mauvaises herbes ont une barrière de plus à franchir : cela peut se traduire en une diminution du temps de désherbage, si l’on est un tant soit peu assidu à cette tâche.

Notons au passage l’esthétique très simple, fonctionnel, un peu scandinave qui rappelle les jardins monastiques!

 

Toutefois, C’est une méthode qui demande un budget lié à la construction des bacs en bois et à l’apport de terre propice à la plantation potagère.

Aussi, il y a un certain degré de difficulté si l’ébénisterie nous est complètement inconnue et si l’on n’a pas les outils nécessaires pour la construction des bacs.

 

http://www.troisfoisparjour.com/en/magazine/ete-2016/potager

 

2. Permaculture , Forêt nourricière, Jardin autofertile

 

Bien sûr, ces 3 concepts-frères ont leurs propres particularités mais ils se ressemblent. Tous partent du prédicat qu’une récolte faste ET respectueuse de l’environnement ne peut se faire qu’en imitant les processus naturels de Mère Nature. Donc, la biodiversité et l’importance de tous les acteurs vivants et non-vivants du système ne sont pas négociables dans cette vision holistique!

 

On peut saluer la volonté de ces 3 méthodes de prendre soin du jardinier en diminuant les tâches difficiles et redondantes (désherbage, contrôle des insectes, irrigation) par l’incorporation d’une conception beaucoup plus relaxe et souple d’un potager.

 

Ce sont aussi des théories qui encouragent le partage des surplus (produits, informations, temps), entre voisins, amis et famille!

 

Alors, en concret, de quoi s’agit-il? C’est encore et toujours une question d’écosystème et de biodiversité! Si on adhère à l’idée que nous, les humains, faisons partie de cette belle nature, il va aussi falloir accepter de vivre avec toute cette diversité d’insectes, d’oiseaux et autres bestioles rampantes et volantes non-identifiées! Et il va falloir accepter l’idée de partager un peu de notre belle abondance pour accueillir les bienfaits qu’à leur tour ils nous procurent (ne serait-ce que la pollinisation, mais il y en a d’autres!). Bref, ce que ça veut dire c’est qu’il faudra tolérer que 10 à 20% de vos récoltes soient généreusement “offertes” à la faune et à la flore environnante à chaque année.. Tout est une question de biodiversité… Plus il y aura de biodiversité dans votre potager et moins vous serez « victimes » de méfaits à grande échelle! Régulation naturelle et cycliques obligent… Certaines années donc, vous n’aurez pas de fraises, d’autres années, ce seront les oignons qui seront les victimes etc.

Les avantages consistent donc en un grand respect et une volonté de comprendre les processus naturels qui régissent la vie.

 

L’un des inconvénients (ou peut-être pas, selon vos goûts) de ces méthodes est certainement qu’il faille adhérer à un esthétique particulier : les buttes, le mélange des cultures potagères, l’aspect très « naturel » voir un peu bordélique de la patente! Mais il y a moyen de faire quelque chose de beau avec cette théorie!! À preuve, chez moi, le jardin autofertile est un demi-cercle qui entoure le carré de sable; vignes, mûres, oignons, fines herbes voisinent les Tonka!

 

Un autre inconvénient (ou non, selon votre philosophie de vie!) réside dans les connaissances qu’il faut acquérir pour « suivre » la théorie.

 

Par exemple, la permaculture organise les cultures en « guildes » (fixateurs d’azote, accumulateurs dynamiques de nutriments, attracteurs de prédateurs naturels, grands arbres, petits arbres, arbustes, herbacées, la rhizosphère, les couvre-sol et les grimpants).

 

Le Jardin auto-fertile les classe en termes de « gestion des racines » (racines permanentes, arrachées, mortes, fixatrices d’azote, qui restent en vie l’hiver, et de la famille des liliacées).

 

Les formations se donnent partout… Mais il faut y consacrer un peu de temps! Voici celles que j’ai aimées!

https://www.herbesorford.com/jardin/

http://wenrolland.blogspot.ca

 

3. Hugelkulture

Et le Hugelkulture, pour sa part, se démarque par l’utilisation de branches mortes enfouies dans la butte de plantation qui elle-même fait 6 ‘ d’haut!!! Alors oui, il faut adhérer à cet esthétique disons, hors du commun (et ne pas être gênés par toutes sortes de règlements municipaux contraignants!)!

 

Pour le reste, on peut la combiner avec d’autres théories pour la plantation.

 

On dit de cette façon de cultiver qu’elle élimine le besoin d’irrigation (même en région désertique) et de fertilisation.

 

C’est la seule des méthodes que je n’ai pas personnellement essayée : cet été j’aurai ma toute première Hugelkulture!

 

Loïc le Jardinier combine pour sa part la Hugelkulture avec un potager en bacs… Intéressant! https://mon-potager-en-carre.fr

https://richsoil.com/hugelkultur/

 

4. La plate-bande comestible

Si l’espace et le temps manquent… pourquoi ne pas simplement optimiser les trous entre les vivaces de vos plate-bandes existantes pour y faire pousser quelques beaux légumes et fruits! Et OUI, les plantes légumières sont à mon sens très jolies! Souvent leur floraison passe complètement inaperçue et il faut alors voir la beauté dans la texture, la forme et la couleur du feuillage. Elles constitueront de parfaites concubines à vos vivaces favorites qui elles sont les stars de votre plate-bande!

 

À l’heure où j’écris ces mots, la ville de Sherbrooke refuse toujours d’accepter les plantes légumières à l’avant de la résidence, mais une inspectrice m’a affirmé que les élus évaluent cette possibilité. Prenez quand même note d’un trou béant dans leur règlementation écrite qui permet les « plantes », arbustes et arbres en façade… Or une plante légumière EST un plante! Je vous laisse tirer les conclusions vous-mêmes!

 

Un autre avantage non-négligeable réside dans le fait que combler les trous d’une plate- bande non-mature ou mal planifiée occupe l’espace autrement disponible pour les mauvaises herbes ! À mon avis, la rhubarbe est plus intéressante que le pissenlit… quoique…

 

Enfin, il s’agit certainement de la méthode la plus économique en argent et en temps car elle ne nécessite aucune infrastructure majeure.

 

Il faudra toutefois probablement amender convenablement le sol car les cultures potagères sont friandes de nutriments! Aussi, ajouter du paillis forestier (mon fameux BRF!) permettra de diminuer la fréquence d’arrosage au cours de l’été.

 

 

 

 

Bon avec tout ça, j’ai une nouvelle Hugelkulture à planifier… Et vous, qu’avez-vous essayé, qu’est-ce qui a fonctionné, qu’est-ce qui a été un échec cuisant?

 

Faites-nous part de vos expériences!

Au plaisir de vous lire!